L’école Polytechnique a été fondée en 1794 et comptait en 2018 environ 2316 étudiants. Malgré son importance dans la culture scientifique, des insuffisances remarquées dans sa gestion amènent à s’interroger sur son avenir. Il est donc bon de savoir sur l’école polytechnique va disparaître ou non.
L’école Polytechnique peut-elle continuer à braver le temps ?
L’école Polytechnique a beaucoup évolué dans le temps. Les missions qui lui ont été confiées ont également varié en fonction de l’époque. Aujourd’hui, en plus de devoir former des étudiants, aussi bien du côté civil que militaires, l’école a ajouté à sa vision la recherche scientifique, technologique et industrielle. Bien qu’elle connaisse des insuffisances dans sa gestion ou son orientation, elle reste une solution à bien des problèmes. Il y a donc fort à parier que les autorités trouveront des solutions à ses insuffisances plutôt que de la dissoudre.
Qu’est-ce qui menace l’existence de l’école Polytechnique ?
L’école Polytechnique ou l’X forme des ingénieurs susceptibles de servir de hauts cadres depuis plusieurs années. Elle se trouve sous la tutelle du ministère des armées. Mais, l’école entretient très peu de relations avec son ministère de tutelle et ne forme que très peu d’étudiants pour le compte de l’armée. De plus, l’implication du ministère des armées laisse à désirer quand on voit la complexité de la chaîne budgétaire de ce ministère et sa difficulté à mettre en place et exécuter des réformes.
Par ailleurs, la formation des ingénieurs revient à un coût assez élevé. L’estimation faite dépasse la barre des 36 000 euros, ce qui dépasse largement le coût de formation dans d’autres écoles publiques d’ingénieurs. À ce coût, il faut s’attendre à une participation active des étudiants sortants, au bon fonctionnement de l’État et dans le reste des activités de la Nation. Malheureusement, le constat fait est que le suivi des étudiants en fin de formation est peu rigoureux. Ceci va à l’encontre de sa mission de former des citoyens capables d’assurer de hautes fonctions dans l’intérêt du pays.
Une réforme pour amortir les coûts de formation qui rencontre des difficultés
La réforme « pantoufle » vise le remboursement des frais d’étude et des rémunérations mensuelles octroyées aux étudiants durant leur formation. Cette réforme incite les étudiants en fin de formation à s’engager au service public pour une durée de dix ans. Autrement, ils devront procéder au remboursement des frais engagés dans leur formation. Cependant, le suivi est défectueux et il est difficile de retrouver les étudiants afin de demander le remboursement de la pantoufle. De plus, l’application de ce système présente un coût élevé. D’un autre côté, la baisse du taux d’admission des élèves amène à se poser des questions sur le bien-fondé des rémunérations octroyées aux étudiants et leur solvabilité.
Une transformation en vue de s’adapter au système international
Bien qu’elle soit plus connue pour son cycle ingénieur, l’école Polytechnique propose aujourd’hui d’autres cycles de formation. Ce revirement a pour but de se conformer aux nouvelles exigences de l’enseignement supérieur sur le plan international afin d’être également compétitif. Il s’ensuit donc l’apparition de nouvelles filières fonctionnant sur le modèle Licence – Master – Doctorat. Le principal inconvénient de ce changement est le coût élevé non encore amorti du fait des effectifs en dessous de ceux attendus et des ressources qu’exigent les longues heures de cours.
La gestion financière critiquée
L’école Polytechnique a enregistré entre 2014 et 2018 environ 20 millions d’euros de perte. Cette mauvaise gestion de l’aspect budgétaire et comptable est liée entre autres à une mauvaise estimation de certains coûts et des prévisions qui concernent les recettes au-delà de la réalité. Cette situation remet en question la capacité de l’X à assurer son bon fonctionnement à long terme.